Les acteurs de la société civile de l’éducation regroupés au sein de la Coalition nationale de l’éducation pour tous (CONEPT-RDC), ont salué mercredi 16 juillet, à travers une conférence de presse à Kinshasa, la note circulaire du 14 juillet 2025, interdisant l’exclusion des filles enceintes des établissements scolaires, exigeant leur maintien sans sanctions, sans discrimination ni formalités administratives. Pour la société civile du secteur éducatif, cette circulaire traduit une avancée majeure en faveur de l’éducation inclusive et de l’égalité des chances. « Elle incarne le courage politique, la responsabilité sociale et une vision transformatrice de l’école congolaise », a souligné Jacques Tshimbalanga Kasanji, Coordonnateur national de la coalition nationale de l’éducation pour tous.
Cette décision du ministère de l’éducation nationale constitue aussi une réponse positive du gouvernement à un plaidoyer mené depuis l’année 2022 par la Coalition nationale de l’éducation pour tous visant à faire reconnaître et garantir l’accès à l’éducation pour toutes les filles, sans discrimination fondée sur leur état de grossesse ou leur condition de mère. « Nous devons veiller à ce que cette mesure soit respectée sur toute l’étendue du territoire national, dans les écoles en milieux tant urbains que ruraux, dans les établissements publics comme privés, conventionnées comme non conventionnées », a lancé Jacques Tshimbalanga.
La Conept RDC note par ailleurs que cette mesure prise par le ministère de l’éducation nationale est conforme aux engagements pris par la RDC à travers la Constitution de 2006, qui consacre à son article 43, le droit à l’éducation pour tous sans discrimination. La Loi-cadre du 11 février 2014 de l’enseignement national qui garantit l’accès universel à l’éducation. Elle se base également sur la Loi sur la parité du 1er août 2016, la Loi sur la protection de l’enfant du 15 juillet 2016, sans oublier les instruments internationaux ratifiés par la RDC notament la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, le Protocole de Maputo, la charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant, etc.
Pour la société civile de l’éducation, cette note circulaire est une victoire pour les droits des filles et l’éducation inclusive en République démocratique du Congo. « L’objectif fondamental est de garantir l’accès, le maintien et la réintégration scolaire des filles enceintes et des mères adolescentes dans le système éducatif national, en assurance qu’aucune forme d’exclusion, de sanction ou de discrimination ne leur soit infligée « , a fait savoir pour sa part Chantal Kalala, chargée de communication à la Conept RDC.
Pour rappel, c’est depuis le 14 juillet 2025, que le Ministère de l’éducation nationale, à travers son Secrétairiat général, a pris une note circulaire interdisant l’exclusion des filles enceintes des établissements scolaires, demandant leur maintien sans discrimination ni sanction, ni formalités administratives. Au lendemain de sa publication, une panoplie des réactions dans l’opinion a été enregistrée. Les uns fustigent cette décision, estimant qu’elle porte atteinte aux moeurs et elle banaliserait les grossesses en milieux scolaires. Les autres par contre, soutiennent cette décision estimant qu’elle vient mettre fin à la discrimination qui n’avait que trop durée. Dossier à suivre.
TN.
